Le prix d’acquisition de l’œuvre d’art (ou de l’instrument) peut être déduit sans enregistrement comptable du résultat imposable de l’exercice d’acquisition et des 4 années suivantes. Cela est fait par fractions égales, soit 1/5e (20 %) chaque année.
La base de la déduction est constituée par le prix de revient de l’œuvre ou de l’instrument, correspondant à la valeur d’origine. La valeur d’origine correspond à son prix d’achat, augmenté des frais accessoires éventuels et diminué de la TVA récupérable.
Les frais en plus, payés lors de l’acquisition de l’œuvre d’art ou de l’instrument (des commissions versées aux intermédiaires par exemple), sont directement déduites du revenu global imposable avant la calcul de l’impôt. Ils ne sont pas pris en compte dans la base de déduction.
Les sommes sont déductibles dans la limite de 10 000 € ou 5 ‰ (pour mille) du chiffre d’affaires hors taxe lorsque ce dernier montant est plus élevé, minorée du total des versements effectués au titre du mécénat.
Si la fraction du prix d’acquisition ne peut être totalement déduite au titre d’une année, l’excédent qui reste est perdu. Il ne peut pas être reporté pour être déduit sur une année ultérieure.
Pour les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés (IS) ou à l’impôt sur le revenu au titre des BIC : BIC : Bénéfices industriels et commerciauxBIC : Bénéfices industriels et commerciaux, les sommes doivent être déduites du résultat de l’exercice :
- L’entreprise qui relève du régime du réel normal doit les déduire sur le tableau n°2058-A (cerfa n°10951), ligne XG
- L’entreprise qui est placée sous le régime simplifié d’imposition doit les déduire sur le tableau n°2033-B (cerfa n°10957)
Toute déduction non pratiquée par l’entreprise au titre d’une année est définitivement perdue.
L’entreprise doit inscrire une somme égale à la déduction à un compte de réserve spéciale, figurant au passif du bilan.
Dans les cas suivants, cette somme doit être réintégrée de façon extra-comptable au résultat imposable :
- Changement d’affectation (l’œuvre n’est plus exposée au public ou l’instrument n’est plus prêté)
- Cession de l’œuvre ou de l’instrument (le bien sort de l’actif immobilisé)
- Prélèvement sur le compte de réserve (le prélèvement de tout ou partie des sommes affectées au compte de réserve spéciale entraîne une réintégration des sommes prélevées dans les bénéfices imposables au taux de droit commun)
L’entreprise peut constituer une provision pour dépréciation, lorsque la perte de valeur de l’œuvre excède le montant des déductions déjà opérées.